Comprendre pourquoi les tilleuls dépérissent

Le parc de la Cité internationale universitaire de Paris est un joyau de biodiversité au cœur du 14ème arrondissement. Avec 3045 arbres, dont un alignement iconique de tilleuls s’étendant sur plus d’un kilomètre, ce lieu est un écrin naturel prisé par les étudiants, joggeurs et visiteurs. Mais derrière cette oasis urbaine se cache un enjeu de taille : les tilleuls, éléments-clés du paysage, montrent des signes de dépérissement.

Pour lutter contre cette progression et mettre fin à de coûteuses opérations de ré-engazonnement, la Cité internationale a lancé avec le soutien de la Fondation Gecina un diagnostic de cet alignement (le double mail), pour identifier des solutions plus pérennes à son entretien. Urbasense a été mandatée pour comprendre et résoudre cette problématique. À la barre de cette mission : Thomas Bur, notre expert en étude des sols, qui s’est plongé dans le diagnostic du site. Alors, qu’est-ce qui cause cette lente agonie des tilleuls ?

Une analyse des sols à la rescousse du patrimoine arboré

Les premières hypothèses pointaient du doigt les joggeurs et promeneurs qui compactaient le sol autour des arbres. Mais après une analyse approfondie des sols, il s’avère que ce ne sont pas les baskets qui posent problème… mais les pneus ! Le passage régulier de véhicules lourds et l’organisation d’événements ont conduit à une compaction excessive du sol. Conséquence : les racines des tilleuls peinent à absorber l’eau et les nutriments, ce qui compromet leur santé.
Une fois le diagnostic posé, il était temps d’agir… et pas avec n’importe quelles solutions. Urbasense préfère l’innovation verte aux machines bruyantes.

L’intervention des champions de la porosité des sols

Pour régénérer ces sols malmenés, nous avons mobilisé une équipe d’experts bien spéciale : des vers anéciques. Ces "ingénieurs du sol" créent des galeries pouvant atteindre 1,5 mètre de profondeur, améliorant la porosité, l’infiltration de l’eau et l’aération des racines. Contrairement à leurs cousins de surface ou des premières couches du sol, ces vers travaillent en profondeur pour ramener la matière organique à la surface et revitaliser le sol de façon durable.
Le hic ? Ces champions de la biodiversité sont rares et leur cycle de reproduction est aussi exigeant que leur travail est efficace. Grâce à un partenariat avec InnoVeg, nous avons pu récupérer plusieurs kilos de ces précieux ouvriers, initialement prélevés lors de l’arrachage d’arbres en pépinière. Leur introduction au sein du parc marque une étape-clé dans la gestion biologique et durable des sols.

Ça creuse, mais pas que…

Ce projet ambitieux n’aurait pas vu le jour sans le soutien de la Fondation Gecina, qui a financé les études et interventions en deux phases : un diagnostic initial des sols et des racines, suivi de l’implantation des vers et d’autres actions correctives. Une nouvelle évaluation est d’ailleurs prévue cet automne pour mesurer les effets concrets de cette opération.

Quand nature et innovation font bon ménage

Ce projet illustre parfaitement la philosophie d’Urbasense : trouver des solutions naturelles et innovantes pour préserver le patrimoine vert, même en milieu urbain. Les vers de terre ne sont peut-être pas des super-héros masqués, mais ils n’en restent pas moins des alliés précieux dans la lutte pour des espaces verts en meilleure santé.
Avec des interventions de ce type, nous espérons inspirer d’autres initiatives pour concilier respect de l’environnement, gestion durable et bien-être urbain. Alors, prêts à accueillir ces petits champions dans vos sols ?


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