Prix National de l'Arbre 2025 pour la ville de Pantin : rencontre avec Fabrice Descamps

La ville de Pantin a remporté le Prix national de l'Arbre 2025. Pour mieux comprendre les pratiques et les ambitions qui ont conduit cette ville à cette reconnaissance, nous avons interrogé Fabrice Descamps, responsable du patrimoine arboré de Pantin. Urbasense a le plaisir d'accompagner, cette commune du Grand Paris, depuis plusieurs années dans l'arrosage intelligente de ses 6 500 arbres. Une belle occasion d'en savoir plus sur la façon dont nos solutions contribuent à cette performance à l'échelle urbaine.

Bonjour Fabrice Descamps, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Fabrice Descamps : Je suis Fabrice Descamps, j’ai 52 ans et cela fait 35 ans que je travaille dans le métier des espaces verts. J’ai commencé comme jardinier à 18 ans, puis j’ai gravi les échelons au sein de ma commune. Je suis devenu responsable du patrimoine arboré de la ville de Pantin en 2010. En 2017, j’ai suivi toutes les formations nécessaires pour devenir expert arboricole en milieu urbain. Au fil des années, j’ai acquis beaucoup d’expérience sur la physiologie et la physionomie des arbres. Aujourd’hui, je suis à la fois responsable du patrimoine arboré et adjoint au service des espaces verts. Mon rôle est donc entièrement dédié aux arbres, mais je reste aussi impliqué sur la gestion globale des espaces verts.

fabrice descamps

Pouvez-vous nous parler de ce fameux prix que vous avez remporté il y a quelques semaines ?

Fabrice Descamps: Oui, on nous a annoncé le 17 septembre qu’on avait remporté le Prix national de l’arbre. C’est une grande fierté pour la commune et notre service, Didier Méreau, le chef de pôle et moi-même. Nos arbres sont suivis en régie, notamment pour l’arrosage, grâce aux sondes tensiométriques. On travaille en partenariat avec Urbasense. Les équipes et moi-même avons été formés à la pose des sondes, ce qui nous permet aujourd’hui d’être autonomes sur notre patrimoine.

Qu’est-ce que représente le patrimoine arboré de la ville de Pantin ?

Fabrice Descamps: On compte environ 6 500 arbres. À cela s’ajoutent des annexes en province, dans le Val-d’Oise, l’Orne et la Haute-Loire, plutôt à vocation forestière, car elles concernent nos centres de loisirs. Mais ces arbres ne sont pas comptabilisés dans les 6 500. Ceux-là sont uniquement des arbres urbains : arbres d’alignement, arbres isolés, etc.
Pantin est une ville très urbaine, d’environ 60 000 habitants, avec une forte tradition industrielle. On y a donc ramené beaucoup de vert au fil des ans. On a la chance d’avoir un maire très engagé sur le bien-être en ville et sur la biodiversité.

Est-ce que la ville de Pantin compte des arbres remarquables ?

Fabrice Descamps: Oui, on a plusieurs arbres remarquables, même s’ils ne sont pas labellisés. Ils sont reconnus localement comme tels par la commune, car ils ont tout ce qu’il faut pour l’être : prestance, hauteur, voilure… Mais ils ne répondent pas forcément à tous les standards de la labellisation officielle.

Pouvez-vous nous parler du Prix national de l’Arbre ?

Fabrice Descamps : Le Prix national de l’Arbre fonctionne un peu comme le label des Villes et Villages fleuris. C’est la même entité, mais avec une gestion à part. On s’est inscrit au concours sans trop y croire, car d’habitude ce sont surtout de grandes villes qui concourent. Pour nous, c’était plus un moyen d’évaluer nos pratiques, de voir si on allait dans la bonne direction : taille raisonnée, gestion, plantations, etc.
On a candidaté en janvier, en présentant un dossier complet sur la politique du patrimoine arboré de Pantin et tout ce que cela apporte à la biodiversité locale — animaux, insectes, oiseaux… C’est un sujet qui me passionne : je suis aussi photographe animalier, donc cela me permet de concilier mes deux univers.

Le niveau du concours était donc particulièrement élevé ?

Fabrice Descamps : Vous n’imaginez pas ! L’audition dure cinq heures, avec des spécialistes pointus. Ils posent des questions très techniques : pourquoi vous laissez un chicot ? pourquoi choisir une essence exotique plutôt qu’indigène ? On sent qu’ils testent nos connaissances. C’était intense, mais très enrichissant.

Comment Urbasense vous aide-t-il au quotidien ?

Fabrice Descamps : J’ai découvert Urbasense lors d’une formation sur l’arbre. Le formateur avait mentionné votre technologie et ça m’a interpellé. On a pris contact, testé les sondes Minisense, et aujourd’hui on en a environ 70. Ces sondes nous ont changé la vie : avant, on avait tendance à trop arroser. Maintenant, on pilote précisément l’irrigation et on comprend mieux le comportement des arbres.
Nos équipes sont pleinement impliquées et formées, elles sont autonomes sur le suivi. C’est un vrai partenariat, notamment avec Vincent et Coralie. On a même expérimenté la dendrométrie sur certains arbres, comme nos séquoias géants que l”on a pu sauver grâce à ces suivis. 

On en a mis un également  sur un platane dans le futur écoquartier. Ce sera le dernier arbre qui reste parce qu'il est magnifique. Donc lui, on lui a mis une sonde dendrométrique Urbasense pour voir l'impact que vont avoir sur lui les travaux.On part sur 10 ans, le temps des travaux du quartier. L’idée, c’est d’avoir une référence avant, pendant et après les travaux, pour observer comment l’arbre réagit à l’évolution de son environnement.

Est-ce que ces dispositifs servent aussi de garde-fou pour les équipes de travaux publics ?

Fabrice Descamps : C’est l’idée, oui, même si c’est parfois compliqué. Les entreprises de TP ne voient pas toujours l’arbre comme un être vivant, mais plutôt comme un élément de mobilier urbain. Installer une sonde, c’est aussi une façon de sensibiliser les maîtres d’œuvre et les conducteurs de travaux à la fragilité du vivant.

Urbasense : Que diriez-vous à un professionnel qui hésite encore à utiliser les sondes ou la dendrométrie ?

Fabrice Descamps : Certains disent que c’est du “flan”, du commercial. Mais souvent, c’est parce qu’ils ne prennent pas le temps d’analyser les données. Une sonde, ça se suit sur la durée — trois ans minimum, avec une lecture hebdomadaire. Il faut confronter ce que dit la sonde à l’observation du terrain. C’est un vrai outil d’aide à la décision.
Aujourd’hui, on intègre systématiquement les sondes dans nos marchés publics. Nos équipes sont rodées, autonomes, et surtout impliquées. C’est gratifiant de voir nos jardiniers monter en compétence et s’approprier ces outils.

fabrice descamps ville Pantin

Urbasense : Responsable du patrimoine arboré, c’est un poste encore peu connu ?

Fabrice Descamps : Oui, c’est un métier qui s’est vraiment développé ces dix dernières années. L’arbre en ville est devenu un sujet politique à part entière. Entre les enjeux de climat, de canicules ou de tempêtes, les communes ont besoin de référents compétents sur le sujet. C’est un rôle clé aujourd’hui.

Urbasense : Merci encore, et à bientôt !

Fabrice : Merci à vous. N’hésitez pas si vous avez besoin de précisions. Et merci pour l’article !

 


Retrouvez l'instagram de Fabrice Descamps et le site de la ville de Pantin.


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